Budget 2026 : le Premier ministre Bayrou choisit à la fois l'injustice et l'inefficacité

François Bayrou a présenté hier son plan de redressement des finances publiques. Derrière les grands mots – "vérité", "effort", "responsabilité" – se cache une réalité bien plus brutale : faire payer à la population les conséquences d'une politique budgétaire menée depuis sept ans, dont il a lui-même été l'un des principaux artisans.
Depuis 2017, les gouvernements macronistes successifs ont systématiquement choisi de réduire les recettes de l'État en multipliant les baisses d'impôts pour les plus riches et les grandes entreprises.
À force de privilégier la politique de l'offre sans condition ni contrôle, ce sont 60 à 65 milliards d'euros de recettes fiscales qui ont été supprimées chaque année.

Ce désarmement fiscal a creusé les déficits. Il n'a ni relancé la croissance, ni permis d'investir dans l'avenir, notamment la transition écologique. Et aujourd'hui, alors que la dette s'est envolée, le gouvernement vient expliquer que les caisses sont vides – comme si cela n'était la faute de personne. 

Le discours de François Bayrou prétend s'appuyer sur la vérité budgétaire. Il oublie en réalité de dire que les efforts demandés seront d'abord supportés par les salarié·es, les retraité·es, les demandeurs d'emploi, les collectivités locales. Il oublie aussi de dire que les mesures annoncées – gel des budgets, coupes dans les services publics, nouvelles réformes du chômage – vont non seulement fragiliser les conditions de vie de millions de personnes, mais aussi affaiblir les capacités du pays à relever les défis de demain.

La France a besoin de sérieux, non d'un retour à l'austérité comptable d'un autre temps. Réduire les dépenses sans remettre en cause les niches fiscales et les privilèges, sans évaluer l'efficacité des aides massives versées chaque année aux entreprises, sans investir dans la transition écologique ou les services publics essentiels, c'est choisir l'injustice et l'inefficacité. C’est creuser encore davantage la défiance démocratique. 

Nous refusons cette logique à courte vue. Être responsables, ce n’est pas baisser la tête devant les marchés financiers, c’est regarder en face les besoins réels de notre société et les moyens d’y répondre. C’est affirmer que la transition écologique, la santé, l’éducation, la justice sociale ne sont pas des variables d’ajustement, mais les fondations de notre avenir commun.

Les Écologistes d’Indre-et-Loire le disent avec clarté : ce budget, en l’état, est socialement injuste, économiquement risqué et écologiquement aveugle. Il faut le reprendre à la racine.

Une autre politique budgétaire est possible, fondée sur la justice fiscale, l’évaluation rigoureuse des dépenses, et l’investissement dans ce qui fait tenir une société : la solidarité, la connaissance, le soin, la biodiversité, et l’habitabilité de notre planète.