Communication, confusion et désinformation - Réaction à l’article de la NR du 28/11

Réaction à l’article de la NR du 28/11 : « Déchets ménagers dans l’Indre : « Sans action menée, nous aurions dépensé 400.000 € de plus » : https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/chateauroux-metropole/dechets-menagers-dans-l-indre-sans-action-menee-nous-aurions-depense-400-000-de-plus-1764356729

A lire le titre de cet article on pourrait croire qu’une action importante aurait été menée dans l’ensemble du département pour réduire les déchets ménagers permettant de substantielles économies pour les finances publiques. En réalité il n’en est rien. 

La déclaration de Thierry Guénand, président du Symctom, reprise dans le titre de l’article, est parfaitement fondée mais le Symctom en question, celui « du Blanc », ne réunit, en réalité, que moins d’un cinquième des communes du département. Ce Syndicat est le seul à avoir mené, depuis au moins 2011, une action approfondie et soutenue pour réduire les déchets ménagers, en particulier y en affectant des moyens humains importants. 

Dans les autres syndicats d’ordures ménagères et en particulier dans le plus gros d’entre eux, le SYTOM de Châteauroux, on n’a pas respecté jusqu’à ces derniers mois, la loi qui imposait - depuis 2012 ! - de mettre en place un Plan Local de Prévention des Déchets Ménagers. De fait, malgré quelques mesures cosmétiques, les quantités de déchets ménagers collectées dans le département n’ont pratiquement pas diminué depuis 2011 : seulement 1 % de moins en 13 ans [PLPDMA p 26]. 

Pire, le PLPDMA départemental qui vient seulement d’être adopté ne prévoit aucune mesure forte pour tenter de les réduire sérieusement, les projets sont renvoyés aux syndicats qui disposent de peu de moyens pour les mener à bien.

  • * Pas d’engagement sur un budget spécifique dédié à la réduction des déchets. [l’ADEME estime nécessaire d’y consacrer au moins 3€ par habitant]
  • * Pas de projet de remplacement, ailleurs qu’au Symctom du Blanc, de la taxation traditionnelle des Ordures Ménagères par une tarification incitative,
  • * Pas de nouvelles collectes sélectives de bio-déchets, en particulier en zones urbaines, en dehors de l’expérience positive, déjà menée depuis 2021 par la communauté de communes Ecueillé-Valençay.
  • * Pas de réel volontarisme pour créer ressourcerie et ateliers de réparation qui manquent pourtant cruellement, dans l’agglomération de Châteauroux, ...

Comme le remarque bien l’article de la NR, ce nouveau PLPDMA départemental c’est « de la communication, essentiellement » ! 

En réalité « Châteauroux Métropole » a depuis 2020 un seul véritable objectif : celui de construire une méga-usine d’incinération et cette priorité est en contradiction avec la priorité de réduire vraiment les déchets ménagers. Un projet d’incinérateur de 80. 000 T prévu entre Diors et Etrechet est d’ailleurs d’ores et déjà programmé pour 2031, sans attendre de savoir quels pourront être les résultats du PLPDMA sur le volume de déchets résiduels. D’ici là, la quantité de déchets ne diminuera donc pas radicalement et nous paierons donc de plus en plus de TGAP pour l’enfouissement en décharge. Puis dans les années 2030 et suivantes, si l’usine d’incinération est construite, fût-elle à « valorisation énergétique », il faudra payer grassement la multinationale à qui le marché sera attribué… 

Et de cela il n’est nullement question dans la communication officielle ! 

Anne-Claude Moisan-Lefebvre et Jérémie Godet, co-porte-paroles Les Ecologistes-36 01/12/2025