Protéger l'eau potable : dans l'Indre, "on ne peut plus attendre » !

Suite à la déclaration du Préfet dans la NR du 11 oct.( voir en bas de page) ,
Les Ecologistes-36 ont réagi par le communiqué suivant.
Lors d’un rendez-vous en juin dernier, en Préfecture, nous avions alerté sur la dégradation de la qualité de l’eau dans le département, suite en particulier à la révélation par Indre Nature de dépassements prolongés des normes pour les nitrates dans les forages de Châteauroux-Déols et de Buzançais, mais aussi face aux traces persistantes de pesticides et la découverte de PFAS.
Nous sommes satisfaits de voir M. le Préfet tenir à son tour un langage de vérité sur cette situation inquiétante. Mais la solution esquissée ne nous parait pas à la hauteur des défis. Les investissements annoncés par l’Etat et le Département sont en effet à 97 % fléchés sur la seule « sécurisation des réseaux » (abandon des captages vétustes, réalisation d’interconnexions… ). En revanche, les solutions pour s’attaquer de front aux causes connues des pollutions d’eau potable sont systématiquement repoussées.
Comme nous l’avions indiqué à Madame Chaïb, secrétaire général de la Préfecture et à M.Vandererven Directeur de la DDT lors de notre entrevue en Préfecture en juin, des mesures énergiques peuvent pourtant être prises rapidement par la Préfet pour stopper la détérioration de la qualité de l’eau : nous avions en particulier proposé le dispositif des ZSCE (Zones soumises à contraintes environnementales, dispositif issu de l’article 21 de la loi sur l’eau de décembre 2006 ). Pour améliorer la qualité des eaux, cet outil de protection des aires d’alimentation de captage, déployé à l’initiative du préfet, fixe un objectif de réduction des intrants agricoles (engrais et pesticides). L’ensemble des acteurs concernés par la problématique (agriculteurs, chambre d’agriculture, collectivités gestionnaires de l’eau, agence de l’eau) contribuent à l’élaboration d’un programme d’actions. Si la démarche est collégiale et volontaire de prime abord, les objectifs fixés doivent être nécessairement atteints sous 1 à 3 ans. De la même manière que cette démarche a pu se déployer en Charente ou dans la Vienne, l’exigence de ce dispositif se justifie au regard de la nécessité de renforcer sérieusement l’efficacité des programmes de lutte contre les pollutions diffuses, les programmes conduits jusqu’ici ayant fait depuis trop longtemps la preuve de leur impuissance.
Par ailleurs, si nous pouvons comprendre l’utilité d’une mutualisation entre les syndicats des eaux, nous sommes par contre réservés sur la volonté du Préfet de « rationaliser » les syndicats des eaux craignant qu’en dessaisissant les élus locaux cela ne favorise surtout en fait de nouvelles privatisations de ce service public au profit des grandes multinationales du secteur. Moins de verticalité et plus de soutien et d’écoute des élus en charge des syndicats des eaux, seraient les bienvenus.
Anne-Claude Moisan-Lefebvre Conseillère départementale du canton d’Argenton
et Jérémie Godet Vice-Président de la Région Centre Val de Loire ,
Porte-paroles des Écologistes 36, le 14/10/2025
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Dans la NR du 11/10/2025, : « On ne peut plus attendre, commente le préfet Thibault Lanxade. On compte 52 syndicats des eaux dans le département et des communes dont le taux de rendement de la distribution d’eau est plus proche des 50 % que des 90 % ». La préfecture travaille donc à une rationalisation du nombre de syndicats des eaux, pour qu’il tombe à six et que les investissements puissent être mutualisés. Avec le Département, l’État met environ 3 millions d’euros sur la table pour cette rationalisation. « Dans le département, l’eau pose trois problèmes : un problème de quantité [des secteurs comme le Pays de Bazelle en manquent, NDLR] ; un problème de qualité de l’eau : l’eau est parfois contaminée aux nitrates ou aux PFAS (polluants éternels) et donc un problème de réseaux de distribution vieillissants ». https://www.lanouvellerepublique.fr/chateauroux/l-etat-local-tient-comment-les-services-de-l-etat-arrivent-ils-a-fonctionner-dans-le-bazar-politique-ambiant-1760106769